La grenouille rousse (Rana temporaria)

Taille
Durée de vie
Signes particuliers
Reproduction

Mode de vie
Protection
Prédateurs

La grenouille rousse femelle mesure une dizaine de centimètres, le mâle est plus petit. Durée de vie : La durée de vie des grenouilles rousses dans la nature ne semble pas dépasser dix ans.
Signes particuliers : L'oeil est doré, la pupille horizontale. La coloration varie beaucoup d'un individu à l'autre, la grenouille rousse peut être brune plus ou moins claire, rousse ou presque rouge. Ses pattes postérieures sont relativement courtes, ce qui permet de différencier facilement la grenouille rousse d'une cousine proche; la grenouille agile.
	Grenouille rousse femelle
Oeufs de grenouille fraîchement pondus	La grenouille rousse a également un museau plus court et plus arrondi que sa cousine et ses tympans sont plus éloignés des yeux. Autre signe distinctif : Ses oeufs sont noirs sur le dessus et blancs dessous*, ils forment une masse qui flotte à la surface de l'eau.
Reproduction : La reproduction peut s'étaler sur plusieurs semaines. Elle a lieu au début du printemps, de nombreux mâles rejoignent des points d'eau, généralement ceux qui les ont vu naître.
Les mâles se mettent alors à "chanter", leurs coassements sont plutôt discrets comparés à ceux des grenouilles vertes. Les femelles ne tardent pas à répondre à ces appels en retrouvant les mâles aux points d'eau. Dès leur arrivée au bord de l'eau, les femelles sont assaillies par les mâles qui s'empressent de leur grimper sur le dos et de les agripper jusqu'à ce qu'elles libèrent leurs œufs (entre 600 et 4500 selon les sources), les mâles les fécondent aussitôt.

	Les œufs de grenouilles, regroupés en grappes, sont sphériques et protégés des prédateurs par une enveloppe gélatineuse. Au bout de quelques jours, ils commencent à s'allonger...
Jusqu'à prendre l'apparence de petites virgules qui commencent à bouger dans leur enveloppe...
	Pour finalement en sortir. A ce stade, les larves se nourrissent encore de leur enveloppe protectrice, elles sont incapables de nager et de nombreux prédateurs en profitent.
Puis des branchies externes se développent, ainsi que la queue, les yeux et la bouche. Les têtards finissent de manger leur enveloppe gélatineuse, mais également les œufs qui n'ont pas éclos et les têtards morts. Dotés d'une queue, ils peuvent maintenant aller chercher leur nourriture plus loin, en particulier des algues vertes.

	Sur cette photo, les têtards n'ont plus leurs branchies, ils ont désormais des poumons pour respirer. Ils sont maintenant capables de brouter des algues vertes, de manger des débris végétaux ou des animaux morts, mais également de petits animaux aquatiques (vers, larves). Bientôt, leurs pattes arrière pousseront, suivies par les pattes avant.
Lors de la dernière métamorphose, la queue rétrécit pour finir par disparaître totalement, leur corps s'amincit. La bouche s'élargit et la langue se modifie pour prendre sa forme définitive. Les yeux prennent plus de volume, nos têtards sont devenus de vraies grenouilles en miniature! Selon les auteurs, seuls 1 ou 2 % des oeufs pondus parviennent à devenir des grenouilles adultes en âge de se reproduire...
En fait, le pourcentage de survie est très variable, certaines années, j'ai vu de nombreuses pontes perdues en totalité par manque de pluie.

Mode de vie :

La grenouille rousse est un batracien essentiellement terrestre, vous la trouverez rarement dans l'eau en dehors des périodes de reproduction. Ses milieux de prédilection sont les forêts, les bois, les prairies, les parcs et les jardins dans lesquels elle se constitue un petit territoire qu'elle parcoure à la recherche de vers, d'araignées et d'insectes qui constituent sa nourriture principale...comme les autres grenouilles, elle pratique accasionnellement le cannibalisme à l'encontre de jeunes individus. Protection : La grenouille rousse est un animal "protégé", c'est à dire qu'il est interdit de la capturer ou de la tuer. Malheureusement, cette protection ne sert à rien face aux routes sur lesquelles elles meurent par milliers lorsqu'elles migrent en masse pour se reproduire.
Cadavre de grenouille rousse.	Les grenouilles doivent parfois faire face à un danger invisible et difficilement prévisible, même pour elles; le gel. Au printemps 2012, j'ai constaté la présence d'une vingtaine de cadavres de grenouilles rousses et de crapauds communs dans un bassin forestier en ciment, ces animaux ont été surpris par le gel et n'ont pas pu s'abriter dans la vase, inexistante... Plus tard, leurs cadavres ont nourri leurs têtards.
Si l'on souhaite que nos enfant continuent à voir des batraciens dans un avenir proche : Il faut augmenter le nombre de crapauducs pour leur permettre de rejoindre leurs lieux de reproduction. Sur la route, levez le pied lorsque vous roulez de nuit, par temps humide sur des routes fréquentées par des batraciens, même si vos roues ne passent pas dessus, les petits animaux peuvent être aspirés et heurter le bas de votre véhicule. Ne pas les capturer, chaque animal capturé ne pourra pas se reproduire ! Les pesticides sont également une menace à prendre très au sérieux, si vous le pouvez, jardiner bio ! Les grenouilles rousses, comme la plupart des batraciens, manquent cruellement de points d'eau pour se reproduire, il y a de moins en moins de mares, pourquoi ne pas en créer une dans votre jardin ? Vous verrez rapidement apparaître des batraciens très heureux de trouver chez vous de quoi assurer leur descendance. Prédateurs :
Malgré le déclin de l'espèce, certaines personnes continuent d'attraper les grenouilles rousses pour leurs cuisses. En dehors des humains, les couleuvres à collier, les renards, les blaireaux, les hérons et bien d'autres animaux encore consomment des grenouilles. Pour se protéger, la grenouille rousse se plaque au sol et ne bouge plus, en général cette technique fonctionne assez bien et on peut facilement passer à côté sans la voir. En dernier recours, elle prend la fuite en faisant des bonds.	Couleuvre à collier
* Une étude intéressante fait mention d'oeufs entièrement blancs, ceci dit, aucun des têtards n'est parvenu à se transformer en grenouille et ils présentaient des malformations: Pontes blanches de grenouilles rousses

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Les commentaires des internautes :

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Milpied dit :

7/4/2017

Il faut éviter, lorsqu'on est très péremptoire et qu'on donne des leçons, d'écrire "il faut évité". De même, si c'est de la manipulation des amphibiens dont il s'agit, elle est interdite et non pas " interdit". Si ce sont la manipulation, le déplacement et la détention, alors ils sont inderdits... C'était l'heure de ma petite leçon.

Fanfan (auteur du site) dit :

24/1/2016

@ CPIE,

Oh, quel honneur d'avoir la visite d'un membre de cette association !
Et bien évidemment une petite leçon de morale à mon égard s'imposait au passage...
Vous me faites rire avec vos lois !
Il s'agissait là d'un conseil donné à une personne détentrice d'un bassin de jardin...un milieu "naturel" créé artificiellement par l'homme, sur un terrain privé !
Alors d'après vous, il vaut mieux laisser "faire la nature", donc laisser les jeunes larves se faire dévorer par les Koï (des poissons non autochtones)?
Evidemment ! Il vaut mieux les observer (les batraciens; oeufs, larves ou adultes) en train de mourir plutôt que d'enfreindre une règle dictée par des bureaucrates qui veulent se donner l'impression de sauver le monde.

Que cela vous plaise ou non, je suis contraint chaque année d'aider des crapauds à traverser la route, et je déplace presque tous les ans des pontes de grenouilles rousses car les flaques d'eau dans lesquelles elles sont pondues sont en cours d'assèchement total...
Pourquoi ne pondent-elles pas dans le fossé qui se trouve à quelques mètres de ces flaques ? Il est rarement à sec...en revanche il est pollué !

En me cherchant des poux sur la tête, vous vous trompez de cible !
Luttez plutôt contre les pollutions agricoles, industrielles ou autres, contre les projets urbains qui détruisent la biodiversité, et votre travail sera alors utile.
Qu'avez-vous fait pour empêcher le comblement de plusieurs mares qui hébergeaient des tritons palmés, tritons alpestres, grenouilles rousses, grenouilles vertes, salamandres tachetées et sonneurs à ventre jaune à Saint-Dié-Des-Vosges sur des terrains communaux ?
Probablement rien, sinon pas grand chose...

Alors pardonnez-moi de faire mon possible pour préserver le peu d'amphibiens encore présents dans le secteur en déplaçant certains d'entre eux lorsque cela s'avère nécessaire, les batraciens enfouis avec les mares n'ont pas eu cette chance.

Ceci dit, en dehors d'opérations de sauvetage, je partage votre avis, ces animaux doivent vivre dans la nature.
Il est interdit de les capturer, de les déplacer, morts ou vivants...je n'encourage personne à maintenir captifs des batraciens, et encore moins à leur faire du mal, bien au contraire, le fait que vous attachiez plus d'importance au contenu d'un commentaire (qui partait d'un bon sentiment) qu'au contenu de l'article est d'ailleurs surprenant, merci de prendre le temps de tout relire et vous comprendrez sûrement que l'on tente d'oeuvrer pour les mêmes causes.

Cordialement.

CPIE dit :

12/1/2016

Bonjour,
je tiens à rappeler que la manipulation des amphibiens (oeufs, larves et adultes) ainsi que leur détention, déplacement est strictement interdit. Seule une autorisation de la DREAL peut le permettre sous certaine conditions. Il faut donc évité de proposer des commentaires pouvant inciter les gens à ce genre de démarche. Rien ne nous empêche d'observer nos chers amphibiens sans les manipuler et en laissant faire la loi de la nature.

Fanfan (auteur du site) dit :

13/2/2013

@ Yani

Bonjour,

Les oeufs ne risquent rien, c'est plutôt lorsque les têtards en sortent qu'ils sont vulnérables...les premiers jours, ils sont incapables de nager et je pense que les koï vont faire un festin à ce moment là.
Il y a plusieurs solutions à envisager pour sauver les têtards, tout dépend de la configuration du plan d'eau.
Les grenouilles rousses pondent sur les bords, en eau peu profonde, vous pouvez alors envisager de mettre un filet pour séparer la zone de ponte du reste du plan d'eau.
Il est possible aussi de prélever les oeufs et de les garder dans une bassine jusqu'à ce que les têtards aient perdus leurs branchies, à ce moment là, ils nagent assez vite et peuvent se cacher dans la végétation (si elle existe) à l'approche du danger.
La meilleure solution, si c'est possible, serait de créer un deuxième plan d'eau communiquant avec le premier, peu profond et de petite taille, les grenouilles devraient y pondre naturellement mais dans le cas contraire, il suffit d'y transférer les oeufs et de laisser faire dame nature...

Yani dit :

8/2/2013

Un couple se reproduit dans ma pièce d'eau, mais j'ai des koï, vont-ils manger les oeufs et si il y a un risque, comment les protéger ?